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Fichiers audio et textes pour la visite guidée

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1. L’Histoire: de 1740 à 1936

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Bienvenue au Teatro Regio de Turin, l’un des plus anciens théâtres italiens. Les origines du théâtre remontent au début du XVIIIe siècle, lorsque Victor Amédée II, le premier roi de la dynastie des Savoie, décide de commissionner à l’architecte Filippo Juvarra la conception et la construction d’un nouveau grand théâtre dans le cadre, plus ample, de la réorganisation de la Piazza Castello et de la ville de Turin.

Le projet ne prend toutefois vie que quelques années plus tard grâce à Charles Emmanuel III (couronné roi en 1730) qui, après la mort de Juvarra, choisit de confier le projet à l’architecte Benedetto Alfieri, auquel il demande d’imaginer un théâtre prestigieux. Le « Regio Teatro » (théâtre royal) de Turin, construit en un temps record de deux ans, est inauguré le 26 décembre 1740 avec l’Arsace de Francesco Feo. Il devient aussitôt une référence internationale pour son nombre de places, environ 2.500 réparties entre le parterre, cinq niveaux de loges et le poulailler, les magnifiques décorations de sa salle parmi lesquelles, notamment, le plafond peint par Sebastiano Galeotti, ses décors imposants et ses équipements techniques, sans oublier la qualité de ses spectacles.

La saison commence le 26 décembre, se termine à la fin du Carnaval et comprend deux ou trois nouvelles opere serie, composées pour le Théâtre. Au cours du XVIIIe siècle nombreux sont les compositeurs qui écrivent pour le Regio : italiens comme Galuppi, Jommelli, Cimarosa, Paisiello mais aussi étrangers comme Gluck, Johann Christian Bach et Hasse. Les plus célèbres castrats et prime donne de l’époque y chantent, contribuant de façon significative au succès des spectacles. Les danseurs, sur scène pour les deux ballets ‘entracte’ et la chorégraphie finale qui font partie de chaque opéra, suscitent eux aussi un grand intérêt de la part du public.

Après cinq années durant lesquelles il reste fermé (de 1792 à 1797) le Regio change plusieurs fois de nom au fil des événements historiques: il devient en 1798 Théâtre National, en 1801 Grand Théâtre des Arts et en 1804 Théâtre Impérial.

Napoléon assiste aux spectacles en trois occasions différentes et des interprètes du plus haut niveau viennent à Turin, comme la soprano Isabella Colbran, le ténor Nicola Tacchinardi et le chorégraphe Salvatore Viganò.

Durant la Restauration, le théâtre passe aux mains des Savoie. A l’époque de Carlo Felice, passionné de musique, des virtuoses comme Giuditta Pasta et Domenico Donzelli montent sur les planches du Regio, mais au XIXe siècle Turin perd de l’importance par rapport à Milan, Naples ou Venise.

Sous Carlo Alberto la salle prend un style néoclassique. Vers le milieu du siècle des nouveautés sont introduites dans la programmation: la saison est prolongée jusqu’au Carême et offre cinq opéras ou plus, qui appartiennent désormais pour la plupart au répertoire (et non plus composés expressément pour le Théâtre). Par ailleurs, après le Barbiere di Siviglia de Rossini en 1855, le Regio s’ouvre à l’opéra bouffe.

Un nouveau projet de restauration, réalisé par Angelo Moja en 1861, donne à la salle un aspect «néobaroque».

En 1870 la Ville de Turin devient propriétaire du Regio. Durant cette période l’histoire du Théâtre est intimement liée à celle de l’Orchestre Civique et des Concerts Populaires créés par Carlo Pedrotti, qui rénove considérablement le répertoire en introduisant dans la programmation Wagner et Massenet. C’est à l’enseigne de Wagner qu’Arturo Toscanini fait ses débuts au Regio: il collabore avec l’orchestre de 1895 à 1898 et inaugure la nouvelle salle avec Siegfried le 26 décembre 1905, après les travaux de réaménagement effectués sous la direction de Ferdinando Cocito.

Les autres compositeurs fondamentaux dans l’histoire du Regio sont Giacomo Puccini, dont la Manon Lescaut (1893) et La Bohème (1896) voient le jour à Turin, et Richard Strauss, qui y dirige en 1906 la première italienne de Salomé. La dernière grande première à avoir lieu sur la scène du vieux Teatro Regio est la Francesca da Rimini de Riccardo Zandonai, sur un livret de Gabriele D’Annunzio, en 1914. Lorsqu’il rouvre ses portes après la guerre, le Théâtre consacre ses saisons aux opéras de répertoire.

Dans la nuit du 8 au 9 février 1936, le Théâtre est réduit en cendres par un violent incendie: presque quarante ans seront nécessaires pour qu’il soit reconstruit.

 

2. De 1936 à nos jours

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Après l’incendie en 1936, il faut décider à qui confier le projet de reconstruction du Théâtre. L’avis de concours, publié en 1937, est remporté par les architectes Aldo Morbelli et Robaldo Morozzo della Rocca.

Leur projet, toutefois, ne deviendra jamais réalité. En 1965, en effet, l’administration municipale adopte une nouvelle solution et charge l’architecte Carlo Mollino et l’ingénieur Marcello Zavelani Rossi de la reconstruction du Théâtre. Les travaux commencent en septembre 1967 et se terminent au tout début de l’année 1973.

Le nouveau Teatro Regio est inauguré le 10 avril 1973 avec l’opéra de Giuseppe Verdi I vespri siciliani, dans une mise en scène de Maria Callas et Giuseppe Di Stefano. A partir de cette date l’activité de production augmente progressivement, jusqu’aux célébrations qui ont marqué l’histoire du Regio dans les dernières années: en 1990 le 250e anniversaire de sa fondation; en 1996 le centenaire de la “première” mondiale de la Bohème transmis en direct à la télévision, qui sera suivi par d’importants travaux pour améliorer l’acoustique de la salle; en 2006 l’extraordinaire aventure des XXeJeux Olympiques d’Hiver et des Olympiades de la Culture; et en 2011 le 150e anniversaire de l’unité italienne, avec la visite du Président de la République Giorgio Napolitano qui assiste à une représentation de la nouvelle production de I vespri siciliani.

La saison d’opéra et de ballet, qui comprend au moins dix titres programmés entre octobre et juin, est complétée par de nombreuses autres activités: concerts symphoniques et vocaux, concerts de musique de chambre avec l’Orchestre et le Chœur du Théâtre; spectacles mis en scène au Piccolo Regio et destinés à un nouveau public et aux familles; manifestations organisées en collaboration avec les institutions locales comme MITO Settembre Musica, Torinodanza, RegioneInTour, etc.; programme La Scuola all’Opera avec son riche calendrier d’activités et de spectacles destinés aux enfants et aux adolescents; et enfin conférences, visites guidées et expositions. Toutes ces manifestations font du Teatro Regio un acteur clé de la vie culturelle et artistique de Turin et donnent à la ville un rayonnement international.

 

3. Le génie mollinien

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Le 25 mars 1965, l’administration municipale charge l’architecte Carlo Mollino (professeur de composition architecturale au Politecnico de Turin, architecte de l’Auditorium de la Rai et du bâtiment de la Chambre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat) et l’ingénieur Marcello Zavelani Rossi de projeter le nouvel opéra. Les travaux sont lancés en septembre 1967.

L’opéra est dessiné selon des critères entièrement modernes, après un long et vif débat qui voit triompher le courant de pensée qui prône la nécessité de repenser totalement la structure pour qu’elle réponde aux nouvelles orientations architecturales, urbanistes et sociales, au lieu de reconstruire à l’identique l’ancien théâtre.
Les problèmes que doit affronter Mollino sont multiples. Ils sont notamment liés aux fait que le nouveau théâtre doit non seulement trouver sa place dans un contexte urbain préexistant d’une importance historico-architecturale considérable, mais aussi s’intégrer à l’austère façade d’Alfieri, qui a survécu aux flammes.

La personnalité exceptionnelle de Mollino le pousse à donner libre cours à son imagination en citant le style baroque à travers un usage aussi original que génial des courbes et des lignes sinueuses. La constante stylistique qui caractérise plus que toute autre la physionomie extérieure et intérieure de chaque partie du nouveau Teatro Regio – dont Mollino dessina le moindre détail, des poignées aux lampes, des escaliers aux structures en béton armé – est justement la ligne courbe.

La structure extérieure du théâtre se distingue par l’usage de matériaux qui s’intègrent parfaitement aux bâtiments environnants: outre les briques, le béton bosselé et la pierre de luserne qui habille également en partie la cage de scène, deux grandes baies vitrées rendent les «flancs» du bâtiment plus légers, créant une suggestive circulation visuelle entre intérieur et extérieur.

Carlo Mollino ne put pas profiter longtemps de son chef-d’œuvre: il mourut en effet en août 1973, quelques mois seulement après l’inauguration du théâtre qui constitue son testament artistique et professionnel.

 

4. Architecture et technologie

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Le toit du théâtre, une coque en forme de paraboloïde hyperbolique réalisée par l’ingénieur Felice Bertone, fait désormais partie du skyline du panorama turinois comme la Mole Antonelliana.

Le théâtre se déploie sur 8 étages, 4 souterrains et 4 au-dessus du niveau du sol, allant d’une profondeur de – 12,50 m à une hauteur de + 32 m. L’aile Alfieri, vers la Piazza Castello, abrite les bureaux tandis que la structure moderne accueille, outre les différents foyers, la salle, le parterre et la scène, tous les services techniques du théâtre comprenant, entre autres, deux salles de répétition modernes pour le chœur et l’orchestre, une grande salle de répétition pour les metteurs en scène, le studio, l’atelier de couture et la cantine, ainsi qu’un autre théâtre, le Piccolo Regio «Giacomo Puccini» et sa salle de 380 places.

Les ateliers techniques (décors, menuiserie, charpenterie), autrefois implantés dans les entrailles souterraines du bâtiment, sont maintenant situés dans un autre édifice en dehors du centre ville.

Le niveau technologiquement avancé de ses équipements, constamment mis à jour pour faire face aux exigences liées à l’augmentation de la production, font du Teatro Regio un théâtre à l’avant-garde internationale: sa scène, l’une des plus spacieuses et des plus mécanisées d’Europe, peut accueillir des productions d’une complexité considérable, et plus d’une à la fois.

 

5. Façade

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La façade du théâtre est le seul élément architectural qui reste du bâtiment construit par le Comte Benedetto Alfieri et détruit durant l’incendie de 1936. Elle occupe une partie du côté est de la Piazza Castello, cachant la vue du nouveau Regio. Carlo Mollino a utilisé cette façade pour créer une aile occupée par les bureaux administratifs (la «Palazzina Alfieri») reliée à la nouvelle structure par la Galleria Tamagno.

 

6. Murs latéraux

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Les murs latéraux du bâtiment, dont les singulières lignes courbes renvoient à l’architecture baroque, sont revêtus en partie de briques et en partie de verre. Contrastant élégamment avec le reste du bâtiment, d’amples baies vitrées s’ouvrent en effet là où la courbe est la plus marquée, pour converger ensuite au niveau des ponts qui relient le nouveau bâtiment à l’ancien. Le bossage des parties en brique dessine quant à lui un motif en forme d’étoiles à huit pointes, autre référence au baroque turinois et citation explicite du motif décoratif qui orne la cour du Palazzo Carignano, célèbre œuvre de Guarino Guarini.

 

7. Les différents espaces

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Vu d’en haut, le plan du théâtre rappelle les hanches d’une femme, tandis que la salle ressemble à un coquillage à demi ouvert. Les foyers sont revêtus de velours et de moquette vermillon, décorés de miroirs avec des finitions en cuivre et en marbre et couronnés de béton armé apparent qui démontre de façon ostentatoire l’originalité et la modernité des structures portantes du théâtre. Les deux escaliers roulants symétriques, placés en évidence devant les baies vitrées de la Galleria Tamagno, ont un impact scénographique extraordinaire. La somptuosité recherchée et déclarée des matériaux et le caractère grandiose des foyers sont justifiés par Mollino lui-même par l’exigence de doter Turin d’un lieu de rencontre de grand prestige, où célébrer avec l’éclat qu’ils méritent les événements les plus importants de la vie turinoise.

Le nouveau Teatro Regio reste caché au regard du visiteur qui arrive par la Piazza Castello : cela grâce au choix mollinien, qui s’est avéré gagnant, de conserver la façade du bâtiment ancien, unique élément ayant survécu à l’incendie et pouvant être récupéré.

 

8. Foyer

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Le foyer d’un théâtre est l’espace situé à l’extérieur de la salle et destiné à accueillir les spectateurs avant et après le spectacle, ainsi que durant les entractes. Dans le cas du Teatro Regio de Turin, cette zone se présente comme un espace ouvert, sans séparation entre les étages et distribué sur quatre niveaux. Le projet de Carlo Mollino a résolu le problème du rapport aux architectures précédentes d’Alfieri et de Castellamonte en rendant visibles les bâtiments attenants au théâtre. Le foyer comprend plusieurs espaces et se caractérise par des éléments architecturaux apparents et la prédominance de la couleur rouge. Il s’étend sur quatre étages et une surface totale de qui p4.000 m2 ermet au public de profiter d’un ample espace.

 

9. Plafond et baies vitrées

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Le plafond du foyer est constitué d’une succession de volumes géométriques en béton armé apparent, cintré et plissé en forme de polyèdres qui donnent à la structure sa capacité portante et sa rigidité.

Les amples surfaces vitrées en cristal permettent d’utiliser au maximum la lumière naturelle et d’ouvrir la perspective sur l’extérieur, rendant visibles les bâtiments situés à proximité du théâtre, notamment l’Archivio di Stato, dessiné par Filippo Juvarra, du côté de la Piazzetta Mollino. Le mouvement donné à ces surfaces atténue la sensation de rétrécissement qu’auraient créée des murs parallèles à ceux des édifices attenants.

 

10. Entrée principale

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L’entrée principale est constituée de douze portes à deux battants en cristal fumé, séparées par des cloisons en granit mais reliées visuellement par une série d’ouvertures en forme d’ellipse.

Cette solution architecturale, dite en forme de peigne, permet de distribuer de façon ordonnée l’afflux du public. Le granit sarde correspond à un choix architectural précis, qui voit dans sa couleur la nuance qui s’assortit le mieux avec la pierre verte de Roya.

 

11. Vestiaire et salles d’attente

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Le vestiaire est situé en face de l’entrée principale. Il possède un comptoir en éventail d’une longueur de 30 mètres, afin de mieux distribuer le public et d’accélérer les opérations. Sur les côtés du vestiaire on trouve deux salles d’attente en forme d’ellipse, depuis lesquelles les éventuels retardataires peuvent suivre le spectacle sur un écran de télévision relié au circuit interne.

 

12. Lustres

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Les lustres du foyer, dont le motif est repris à l’extérieur du théâtre, ont été dessinés par Mollino lui-même, comme tous les détails architecturaux et décoratifs. Ils sont constitués de globes lumineux disposés en forme de grappes de différentes dimensions et rappellent, de façon stylisée, l’éclairage des opéras du 19e siècle.

Les globes, répartis sur l’ensemble du foyer, créent des compositions lumineuses de formes différentes. On les retrouve également dans la salle, par groupe de deux, au-dessus de chaque loge.

 

13. Escaliers

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Deux escaliers s’enroulent en spirale autour d’une colonne centrale qui contient les ascenseurs. Deux autres escaliers se déploient aux extrémités du foyer le long du périmètre de la salle, conduisant aux entrées des loges, aux deux niveaux supérieurs donnant accès à la salle et à l’étage des bars.

Les quatre escaliers s’appuient sur des structures en béton armé apparent insérées en repoussé sur le cylindroïde périmétral de la salle, en opposition spéculaire à la structure des loges. Il faut ajouter à ces deux paires d’escaliers les deux escaliers roulants symétriques situés à proximité de la Galleria Tamagno.

 

14. Passerelles et bars

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A une hauteur de 7 mètres, deux passerelles aux parois en cristal relient physiquement et symboliquement le bâtiment moderne à l’ancien.

A l’intérieur de ces passerelles se trouvent deux bars composés de comptoirs en marbre en forme d’ellipse. De cet endroit on a un point de vue privilégié à la fois sur l’architecture de l’Archivio di Stato, dessinée par Castellamonte, et l’intérieur de l’aile du Palazzo Alfieri.

 

15. Grille Odyssée Musicale

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La grille qui clôt la Galleria Tamagno, érigée en 1994, est une œuvre abstraite du sculpteur Umberto Mastroianni. Elle n’est ouverte qu’à l’occasion des spectacles et est composée de deux éléments en bronze placés sur des rails, fractionnés intérieurement en carrés et formes aux dimensions multiples, dont le thème est la musique.

 

16. Galleria Francesco Tamagno

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L’ample atrium – dédié au célèbre ténor turinois, premier Otello verdien de l’histoire – accueille le public avant l’ouverture des portes. Outre l’entrée principale, on y trouve les différents accès au Piccolo Regio «Giacomo Puccini», situé en dessous.

Jusqu’en 1997, date à laquelle la galerie a été dédiée à Francesco Tamagno, elle portait le nom d’ «Atrio delle Carrozze»: il s’agissait d’un espace utilisé pour le passage des carrosses qui transportaient les spectateurs. En plus de l’accueil du public à l’entrée et à la sortie du théâtre, il peut également être utilisé pour des expositions ou des spectacles itinérants.

 

17. Foyer del Toro

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Le Foyer del Toro est une grande salle – aménagée à l’intérieur de la Palazzina Alfieri – qui doit son nom à la grande mosaïque en marbre qui représente un taureau dressé stylisé, symbole de la ville. Cette salle, dont la surface totale est de 750 m2, donne à la fois sur Piazza Castello et sur le nouveau bâtiment à travers un jeu complexe de baies vitrées et de miroirs, rendu encore plus séduisant par l’élégant éclairage des globes. Le contre-plafond est constitué par un grillage métallique contenant une série de lampes.

 

18. Paraboloïde hyperbolique

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Telle est la dénomination exacte de la structure en béton armé qui surmonte le bâtiment en correspondance de la salle, structure habituellement dite “en forme de selle”. Une terrasse extérieure court tout autour de la structure et permet d’admirer sous tous les angles les courbes élégantes de ses lignes. Sur le côté Nord de la terrasse on trouve les ouvertures du système d’aération : l’air y est aspiré pour être ensuite acheminé à -12,50 m de profondeur vers les équipements de purification.

19. Salle Maria Callas

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La Salle Maria Callas est située dans le voisinage immédiat du Foyer del Toro et constitue la jointure entre l’ancienne aile du Palazzo Reale et l’Archivio di Stato. Son précédent nom, Sala del Caminetto, était dû à la présence d’une cheminée ancienne en marbre, antiquité rare située autrefois dans la loge royale et ayant survécu à l’incendie de 1936.

La salle, qui peut contenir jusqu’à 150 personnes, accueille conférences et activités pédagogiques.

 

20. Salle et parterre

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La salle a une forme originale: celle d’un coquillage à demi ouvert, dont les lignes convergent visuellement vers la scène. Le parterre incliné et la rangée unique de loges permettent d’accueillir au total 1592 spectateurs. Le parterre, restauré en 1996 pour améliorer l’acoustique de la salle, possède 29 rangées de sièges pour un total de 1398 places.

Les fauteuils du parterre, qui ont eux aussi fait l’objet de travaux, sont presque entièrement revêtus de velours rouge, à l’exception de la partie postérieure du dossier qui, comme les murs et le plancher de la salle, est en bois de hêtre.

 

21. Lustre et plafond

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Le lustre se présente comme une fascinante cascade dorée disposée de façon apparemment casuelle sur une grande partie de la coupole. Il est composé de 1762 tiges produisant de la lumière et de 1900 tiges réfléchissantes en perspex, de longueurs variées. Sa puissance totale est de 70,5 kilowatts, chaque lampe ayant une puissance de 40 watts.

La salle est surmontée par une coupole en bois ayant la forme d’un coquillage, avec un nuancier de couleurs original qui va de l’ivoire à peine teinté d’indigo à l’indigo intense.

Le plafond étant un élément fondamental pour la qualité de l’acoustique de la salle, le moindre détail de sa structure a été étudié par des ingénieurs experts en physique acoustique. Il est suspendu par un système de câbles métalliques à la structure extérieure en béton armé.

Le plafond de la salle et le toit en béton armé sont séparés par un espace vide: un lieu irréel composé de câbles et de passerelles métalliques. Un réseau enchevêtré de suspensions en acier tient la coupole en bois tandis qu’un nombre surprenant de passerelles se croisent, conduisant à différents endroits du contre-plafond et permettant d’effectuer les éventuels travaux d’entretien des équipements électriques, d’aération et anti-incendie tout en évitant le contact direct avec la délicate structure qui se trouve en-dessous.

Plusieurs ouvertures pratiquées dans la coupole permettent le passage des faisceaux lumineux de gros projecteurs appelés “oeils de boeuf”: ces puissants cônes lumineux traversent la salle dans toute sa longueur, éclairant des points précis de la scène pour mettre en valeur certains objets ou personnages.

 

22. Loges et régie lumières

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31 loges sont disposées le long de toute la circonférence de la salle. La plus grande, qui contient 18 fauteuils, est la loge centrale, située au point le plus haut. Les loges latérales peuvent accueillir chacune 6 ou 4 personnes, pour un total de 194 places.

Les loges possèdent un petit vestibule doté d’un miroir et d’un porte-manteaux. La disposition des loges, qui descendent en pente douce vers la scène, permet une vision dégagée, renforcée par le léger décalage des balustrades orientées vers la scène.

La fenêtre oblongue de la régie lumières est située immédiatement en-dessous de la loge centrale. C’est d’ici que sont contrôlés, par ordinateur, les circuits d’éclairage de la scène. Durant les spectacles, un technicien lumières est en contact audio avec un chef de chant qui se trouve en coulisses. Bien que les effets soient mémorisés durant les répétitions consacrées aux lumières, la succession des changements ne peut en effet être complètement automatisée car les tempos musicaux peuvent changer à chaque représentation.

 

23. Fosse d’orchestre, ouverture de scène et rideaux

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La fosse est l’espace réservé à l’orchestre et au chef. Elle est composée d’une partie fixe, située à 3,20 mètres de profondeur, et d’une partie mobile qui peut être placée à différents niveaux en fonction des exigences. Durant les concerts symphoniques, on remonte la fosse jusqu’à ce qu’elle soit au niveau de la scène. Les dimensions de la fosse sont de 8m par 19m.

L’ouverture de scène, qui a fait elle aussi l’objet de travaux acoustiques en 1996, sert de trait d’union entre la salle et la scène. Il s’agit d’un cadre constitué d’éléments mobiles qui permettent d’encadrer la scène de façon variée.

L’actuelle ouverture de scène, qui a été ajoutée à la structure originelle conçue par Mollino, se compose de deux tours latérales mobiles et d’une architrave (arlequin).

Il existe enfin trois types de rideaux: deux en velours (à l’italienne, rouge à ouverture horizontale, et impérial, vert avec ouverture vers les angles supérieurs) et un en métal, le coupe feu (blanc) qui pèse 29 tonnes.

 

24. Scène

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La scène du Teatro Regio de Turin, l’une des plus grandes d’Europe, est une structure complexe au plan en croix latine.

Surmontée par une imposante cage de scène, elle comprend un plateau central doté de six ponts mobiles, deux plateaux latéraux et un plateau dorsal.

Plateau central et ponts mobiles

Seul le plateau central ou «d’action» est visible au public. Il se compose de parties fixes et mobiles, aptes à recréer les décors les plus variés. La scène centrale est sans l’ombre d’un doute le véritable centre d’attraction du théâtre, en premier lieu pour les spectateurs qui voient s’y consommer drames, passions et comédies.

Le tableau de commande est cependant situé bien loin du regard des spectateurs: sur la seconde passerelle de la cage de scène, à plus de 7 mètres de hauteur! Chaque pont mesure 19m par 2,25m. Le dénivelé total qu’ils peuvent parcourir est de 7,20 mètres : de +3,60 au dessus du niveau de la scène à -3,60 en dessous du niveau de la scène. La charge statique de chaque pont est de 14,70 tonnes.

 

25. Cage de scène et plateaux latéraux

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La cage de scène domine le plateau central avec ses 32 mètres de hauteur. Ses dimensions et sa capacité de charge considérables lui permettent d’accueillir un nombre important de machineries, décors de fond, pendrillons et projecteurs, qui grâce aux perches peuvent être soulevés et cachés à la vue du public.

Les perches sont de longues barres métalliques sur lesquelles on fixe les décors, les projecteurs et les mécanismes les plus variés. Il y en a 64 au total, commandées électriquement ou manuellement. En ce qui concerne les projecteurs, on peut utiliser jusqu’à 512 circuits et 800 projecteurs développant une puissance de 2000 kw.

Les plateaux latéraux sont deux espaces symétriques de part et d’autre du plateau central où sont entreposés les décors et les accessoires, de façon à gagner un temps précieux durant les changements de décors. Ils sont dotés de chariots modulaires qui entrent en fonction durant chaque changement de décor: une opération qui doit être rapide, organisée et silencieuse.

Artistes, machinistes, accessoiristes et habilleuses vont et viennent frénétiquement dans une pénombre suranimée et irréelle. Le tout sous l’habile direction et l’œil attentif du régisseur plateau.

 

26. Chariot dorsal et monte-décors

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Le chariot dorsal est une sorte de plate-forme de grande dimension qui peut se déplacer et permettre ainsi des changements de décors très rapides. A sa gauche se trouve le monte-décor, un monte-charge consacré aux besoins de la scène. Grâce à ces deux énormes machines et à d’autres mécanismes, il est possible de réaliser les décors les plus complexes et les changements de décors les plus audacieux.

A côté du monte-décor se trouve le dépôt des accessoires et des outils utilisés par les techniciens de plateau. Entre la scène centrale et le chariot dorsal il existe un rideau coupe-feu supplémentaire, qui isole les deux zones également d’un point de vue acoustique, permettant d’effectuer en même temps une répétition sur le chariot dorsal et des travaux de montage sur la scène centrale (ou viceversa).

 

27. Laboratoire des techniciens du son

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Le laboratoire des techniciens du son est le noyau technologique qui rend possible la diffusion sonore du spectacle en cours dans les locaux techniques et dans le foyer (au bénéfice des retardataires). En certaines occasions particulières on y réalise également des effets spéciaux sonores.

A l’intérieur de cet espace – situé sur le côté droit de la scène et placé à 3,5 mètres du sol – on trouve un excellent équipement audio formé par plusieurs mixers professionnels, différents types d’enregistreurs ainsi que des équipements électroniques destinés au montage audio/vidéo et à l’égalisation numérique.

Il existe en outre trois systèmes différents pour les communications de service: par câble, par radio avec écouteurs et par talkies walkies qui permettent aux techniciens de communiquer entre eux depuis des lieux différents. C’est d’ici enfin qu’est géré le circuit télévisé fermé basé sur des caméras fixes (une en salle pour filmer la scène, une dans la fosse d’orchestre pour filmer le chef) qui transmettent leurs images jusque dans le foyer.

 

28. Souterrains: salles de répétition et de service

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Les étages souterrains du théâtre contiennent des espaces aux dimensions insoupçonnables pour ceux qui arrivent de l’extérieur. Certains sont destinés aux répétitions, comme la Sala Ballo, la Sala Regia et les vingt petites salles de répétitions; on y trouve également des entrepôts et des ateliers comme la couture, le maquillage et la coiffure.

Sans oublier évidemment les loges des artistes, situées en dessous de l’entrée des artistes, et les services technologiques comme la centrale thermique, la centrale d’aération, le réservoir anti-incendie, etc.

 

29. Loges

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Il y en a 22, situées dans la zone en dessous de la scène où les artistes se préparent.

On trouve également à proximité des loges la salle réservée à l’orchestre, où les musiciens se préparent avant d’entrer dans la fosse et, bien entendu, la salle de maquillage. Il y a également une loge sur scène, dans le voisinage immédiat du plateau central.

 

30. Local ponts mobiles

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Sous la scène, à -6,80 m sous terre, il existe un grand espace qui permet aux ponts de se mouvoir. Les moteurs sont quant à eux situés à -12,50 m de profondeur.

 

31. Salle de répétition (Sala Regia)

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La Sala Regia, à -9,80 m, sert pour les répétitions consacrées à la mise en scène lorsque le plateau n’est pas utilisable. Ces répétitions ont lieu sans l’orchestre, avec le seul accompagnement du piano.

Le metteur en scène y travaille avec les chanteurs-acteurs sur les aspects liés au jeu et à l’usage de l’espace scénique. Il est donc fondamental que la salle ait des dimensions semblables à celles de la scène. Elle a de fait une surface de 240 mètres carrés.

 

32. Studio (Sala Ballo)

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La Sala Ballo, située sous terre, a une surface de 180 mètres carrés (15 mètres par 12). Ses murs sont entièrement recouverts de miroirs. Le sol est recouvert d’un tapis de danse en PVC.

Elle est dotée d’un piano, d’un système audio stéréo et d’un système d’enregistrement vidéo.

 

33. Atelier de couture

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L’atelier de couture, situé au niveau -2, est l’endroit où l’on adapte les costumes en fonction des exigences des artistes qui participent aux spectacles du Regio. Le maquillage, les chaussures et la coiffure complètent la caractérisation des personnages.

Le travail des couturières ne se limite pas à un travail de préparation : leur présence est également indispensable durant les spectacles pour habiller les artistes, faire des changements de costumes parfois très rapides et d’éventuelles interventions d’urgence.

 

34. Piccolo Regio “Giacomo Puccini”

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Foyer

On accède au foyer du Piccolo Regio par deux portes vitrées donnant sur la Galleria Francesco Tamagno. D’élégants escaliers en marbre blanc conduisent à cet espace souterrain feutré. Le foyer comme la salle du Piccolo Regio ont été entièrement refaits en 1988 pour être mis aux normes anti-incendie. La moquette originale verte qui recouvrait sol, murs et plafond a été remplacée par des miroirs et des éléments métalliques. La nouvelle moquette au sol reprend, en en changeant les couleurs, le dessin originel de Mollino que l’on trouve dans le foyer du Regio.

Une seconde zone-foyer est réservée à l’exposition de documents appartenant aux archives historiques du théâtre: affiches, dessins de costumes, livrets d’opéras, croquis des anciens rideaux; un volume de l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert qui, dans l’édition de 1772, publia les projets de Benedetto Alfieri; enfin, la reproduction du dessin de Giovanni Michele Graneri représentant l’intérieur du Teatro Regio durant une représentation. L’original, réalisé autour de 1750, fait partie des collections du Museo Civico d’Arte Antica de Palazzo Madama.

 

35. Salle et scène

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La salle est constituée d’un parterre unique, d’une capacité de 380 places, d’où l’on a une excellente vue sur la scène quelle que soit la place qu’on occupe. Le revêtement de la salle est, comme dans le foyer, une moquette de couleur rose et vert pastel. Aux murs six panneaux de Lele Luzzati (réalisés en 1981 pour le Matrimonio segreto de Cimarosa) qui représentent de façon ironique et naïve l’ambiance des loges des théâtres du 18e siècle.

La scène du Piccolo Regio a une avant-scène réduite, mais tout à fait respectable car dotée d’équipements appropriés à une grande variété de spectacles. Elle possède cinq ponts mobiles de 9 mètres de largeur par 1 de profondeur, avec un dénivelé par rapport au niveau de la salle de 0 à +1 m. La scène a une hauteur maximale de 3,8 mètres.

 

36. Services technologiques

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En plus des espaces visitables, le Teatro Regio est doté de différents services technologiques, situés à plus de 12 mètres en dessous du niveau du sol et non visitables, qui comprennent les centrales pour la climatisation, le centre de traitement de données et les services d’urgence.

La centrale thermique se compose de trois chaudières à eau, une chaudière à vapeur utilisée pour la scène (la vapeur sert à faire retomber la poussière présente dans l’air après les changements de décors) et une seconde chaudière à vapeur pour humidifier l’air. Il existe deux centrales pour l’aération, comprenant différentes unités de traitement de l’air, qui est ensuite diffusé dans les différents espaces du bâtiment.

Le réservoir d’eau anti-incendie se trouve à l’étage -4 et fait partie d’un système anti-incendie complexe. L’éclairage d’urgence est garanti par trois circuits avec générateur indépendants l’un de l’autre. Le centre de traitement de données, un système électronique sophistiqué, est le tableau central de contrôle et de commande des équipements de tout le théâtre.

L’atelier de construction des décors, enfin, où sont réalisés les décors pour les nouvelles productions du Teatro Regio, se trouve dans un bâtiment décentralisé, dans la banlieue de Turin. Ce grand hangar, qui contient d’amples espaces consacrés à la construction, sert également pour la conservation des productions réalisées par le Teatro Regio.

 

 

 

 

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